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François MOLEON dit "Carnot"

An mwe san an mwen ka koulè ( c'est du toumblak ) François Moléon Jernidier dit Carno

Carnot s'exprime ci dessous sur ses débuts:

"C'était il y a bien longtemps, j'avais alors 15 ans et avec des copains nous nous amusions à jouer sur des tambours. Peu à peu, nous avons progressé et commencé à jouer dans les fêtes de communes . Puis, de plus en plus connus, nous avons été invités dans de plus grandes manifestations.

Avec madame Adeline, nous avons eu l'idée de participer à des festivals de musique traditionnelle. C'est ainsi que j'ai transporté le ka de l'autre côté de l'atlantique, à Angoulême, à Avignon, ou encore à Vienne.... "

François Moléon Jernidier dit Carno est l'un des derniers piliers des soirées lèwoz de la Guadeloupe où il vient battre le tambour, chanter, danser avec la même décontraction. A lui seul, il résume toutes les époques que le gwoka a traversées, celle des habitations de coupeurs de canne où l'on se réunissait après la paye pour une soirée lèwoz, celle des ballets folkloriques organisés par Madame Adeline qui le fit voyager à Porto Rico et en France.

Carno fut de l'aventure des années soixante-dix, où sous l'influence de Guy Konket qu'il avait éduqué et initié, le gwoka se structura pour monter sur la scène, se
codifia avec ses sept rythmes de base. Mais « Chacha » est aussi de l'époque contemporaine, celle des jeunes tambouyés qui rêvent de refaire un monde meilleur avec leur tambour, celle du groupe Agouba et du mouvement culturel Akiyo dont il est l'emblème.
Lorsqu'il confia une part de lui-même à Marie-Céline Lafontaine dans le recueil « Alors ma chère moi...», Carno livra le document précieux de ses souvenirs, de son enfance où dès son jeune âge il baigna dans la musique. Son père, Maurice Bécla, jouait de l'accordéon et sa mère jouait et dansait dans les « bals à quadrille » et les soirées léwoz.
C'est encore d'une femme qu'il tient sa méthode de frappe, ce triage avec les doigts et l'ensemble de la main qui fait de lui un makè redoutable et respecté.
Carno est le dernier pratiquant d'une technique où l'on joue tambour couché, derrière lequel est placé une jarre de résonance.

Un procédé qu'il détient d'un tambouyé de la commune des Abymes. Loin de pratiquer cette technique en toute orthodoxie, Carno joue avec ou sans
jarre sur le tambour qu'il aura envie de faire sonner couché.
« libre comme une mangouste et indépendant comme un crabe »,Carno habite aujourd'hui à Goyave, à quelques mètres de la mer où il lui arrive encore de s'embarquer sur son canot pour partir à la pêche. Quelques giromons ont pris racine devant sa case en guise de potager...
 

Carno est un vrai gentleman, il possède une élégance et un charme qui lui permettent de traverser toutes les situations. Il suffit de le regarder danser à plus de soixante-dix ans avec ses deux pieds et avec son corps, de l'écouter lorsqu'il chante d'une voix de gorge éraillée, chauffée par le rhum, ou lorsqu'il se retrouve juché sur son tambour, tout au « marquage » du danseur qui veut dialoguer avec lui.
Il faut le voir encore talonner son ka et suivre la danseuse pour mesurer tout son savoir-faire.


Avec Akiyo, Carno s'amuse. Il voyage en transportant son éternelle jeunesse. La musique de mas et les ambiances carnavalesques le distraient, mais lorsqu'il s'agit de battre le tambour, il aime faire savoir le respect qu'il impose, au risque d'en froisser plus d'un. Le regard oblique qu'il porte dans ces moments-là à celui qui déraille vaut tous les babillages.


Carno est un maître-tambouyé invité d'Akiyo lorsque l'ensemble se déplace dans les festivals en métropole. Il est l'homme symbole, l'ancien compère de Vélo décédé en 1984. Les deux hommes n'avaient pas les mêmes conceptions du tambour. Vélo jouait free comme un Coltrane, Carno par comparaison serait plus proche de Miles Davis.
Ce qui les rapprochait est une aventure commune du temps des ballets folkloriques où ils allèrent l'un et l'autre « chez les papes et les monseigneurs pour leur foutre un coup de musique ». C'est aussi le même esprit d'indépendance et de décontraction inébranlable, une envie d'en découdre avec le tambour, cette même envie dans laquelle Akiyo se reconnaît.

Source : cité de la musique , Musique des Caraibes

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