Personne n’a pu échapper à la promotion extrêmement agressive
entreprise pour le film L’Autre Dumas dont le propos
est de ternir la réputation du romancier Alexandre Dumas,
afro-descendant, fils d’esclave haïtien, de le ridiculiser en le
faisant représenter par Gégé Depardieu le « Gaulois », et de
provoquer tous les descendants d’esclaves ou d’indigènes de
France par une offensive raciste tous azimuts destinée à
assurer, par la polémique, la promotion du film.
Le père d’Alexandre Dumas, le romancier, s’appelait également
Alexandre Dumas. Il était né esclave en Haïti.
C’est le plus grand héros de la Révolution française. Au moment
du rétablissement de l’esclavage, Napoléon, par racisme, l’a
chassé de l’armée.
Depuis 1802, la France refuse de l’admettre dans l’ordre
national de la Légion d’honneur. Alexandre Dumas le romancier,
fils du précédent, avait trois ans et demi à la mort de son
père. La haine négrophobe de Napoléon poursuivit la famille. La
mère, privée de pension, alors qu’elle était veuve d’un général
d’armée, dut supplier pour obtenir un modeste bureau de tabac à
Villers-Cotterêts.
On lui reprochait de s'être "prostituée" avec un "noir" et qui
plus est, un Haïtien. Le fils n’eut aucune bourse pour faire ses
études. Malgré cela, et avec l'aide des amis de son père, il
monta à Paris et obtint, grâce à son seul talent, le succès que
l’on sait. Aujourd’hui, on dirait de Dumas que c’est un
écrivain « noir ». .....
J’ai publié ce printemps (en tant que directeur de collection
d’une maison d’édition) et longuement préfacé La Vendée et
Madame, un livre que Dumas avait écrit en 1833 pour le général
Dermoncourt, compagnon de son père.
J’avais rétabli la vérité. Un journaliste du Figaro Magazine
qui, pourtant, avait accepté de boire et de manger son saoul
dans un de ces restaurants dont les nègres sont cachés dans les
cuisines (le journaliste était invité, selon l’habitude de
beaucoup de journalistes, par l’attaché de presse, aux frais de
la maison d’édition).
Un journaliste, donc, du Figaro Magazine, s’était déchaîné sur
deux pages, avec une âpreté singulière, pour dire que ce n’était
pas Dumas qui avait pas écrit La Vendée et Madame, mais bien le
général Dermoncourt. C’est parfaitement absurde car tout le
monde sait que Dumas est bien l’auteur de ce livre et que la
moindre des choses, en le rééditant, était de le mettre au
crédit de son véritable auteur.....
Lire l'article
Racisme français :
pour en finir avec l’expression de « nègre» en littérature.
Au moment où sort le film de Roman Polanski, The
Ghost Writer, adapté du roman de l’auteur
britannique Robert Harris The Ghost (L’homme
de l’ombre) il s’avère que le distributeur et le
producteur délégué du film, qui n’ont pas osé utiliser
Le Nègre comme titre, semblent ne pas vouloir se
priver, curieusement, dans la version française et dans
la version originale sous-titrée d’utiliser le mot
«nègre». C’est un véritable scandale. La France est le
seul pays au monde à utiliser le mot «nègre» dans le
sens d’esclave littéraire. Ce terme, dont la connotation
raciste est tellement qu’évidente que plus personne
n’ose l’utiliser au sens littéraire qu’avec des
guillemets, fait en effet allusion au statut d’esclave
du collaborateur surexploité qui fait le travail d’un
autre. Il est apparu au XVIIIe siècle, au moment où la
France surexploitait ses colonies en y déportant des
millions d’Africains qui mouraient en quelques années.
En ce sens, il véhicule la glorification la plus éhontée
de l’esclavage et du racisme le plus primaire, car
l’expression «nègre littéraire» est également un terme
de mépris, correspondant au mépris qu’on vouait aux
esclaves et qui s’attache encore trop souvent aux
personnes à la peau noire, bien longtemps après que
l’esclavage a été aboli. L’expression «nègre» au sens de
collaborateur littéraire a été répandue en France en
1845 par Maison Alexandre Dumas & Cie, fabrique de
romans, un pamphlet raciste du prêtre défroqué
Jean-Baptiste Jacquot qui se faisait appeler Eugène de
Mirecourt. Ce texte ordurier et calomnieux, qui visait
Alexandre Dumas, a valu à son auteur, à la demande
d’Alexandre lire la
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